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    2 mars direction Vang Vieng

     

    Départ supposé pour 9h direction Vang Vieng, le passage où les sacs pour dégueuler sont très courants. Connaissant ma peur de la route, j’ai quelques appréhensions.

     

     On vient nous chercher vers 9h25, pas si mal comme retard. Nous sommes avec un groupe varié de jeunes : américains seuls, Israéliens et Allemandes. Pas trop d’échanges.

     

    Le début va bien, pas encore dans les montagnes, mais ce n’est pas trop long que nous y entrons. Fabuleux comme décor. Cela fait une heure qu’on roule et un minivan est arrêté dans une courbe, faut rappeler qu’il n’y a que des courbes et dans des angles très prononcés, que des précipices, que des montagnes. Notre chauffeur stoppe pour voir ce qui se passe, cherche une noix de coco pour bloquer les roues, naturellement, les montagnes impliquent de fortes pentes. Je me dis que c’est peut-être un arrêt point de vue, car c’est superbe et il y a une hutte où tous les touristes du van se retrouvent. Cool!

     

    On reste dans le van, l’autre chauffeur sort un gallon d’huile. Je vois des jeunes filles partir sur un sentier. Qu’est-ce qu’elles font? Ahhhh bonne idée le p’tit pipi doré. Il suffit qu’un sorte de notre véhicule et je suivrai aussitôt. Hop vers le sentier. Je ne crois plus à l’arrêt prise de photos. Cela ne semble pas aller.

     

    Soudain, de la boucane sort par le tuyau d’échappement et l’emballement s’empare du véhicule. Je me demande quel est son but. Rien ne va plus, c’est de pis en pis. Le chauffeur est paniqué et court d’un côté à l’autre. Le moteur s’emballe et il ne peut l’arrêter. Le nuage de fumée est énorme. Je m’éloigne de plus en plus. Les véhicules stoppent à l’arrière. Le nuage devient… diabolique envahissant tout ce qui l’entoure, il prend de plus en plus d’ampleur. C’est apeurant. Je m’éloigne vraiment plus loin. J’ai peur qu’une explosion se produise. Je ne suis pas la seule à me tenir loin de cet immense nuage. On entend une explosion. Plus tard, Steve affirme que c’était un cylindre qui a sauté. Tout d’un coup, je vois les touristes du van courir vers le véhicule et décharger tous les sacs. Panique dans la place! Il m’aurait payé cher pour cueillir mes sacs. Mon valeureux chevalier s’en serait occupé. Au bout d’une quinzaine de minutes, le moteur se calme, probablement foutu. Auparavant, j’ai parlé à un gars qui m’a fait part que le conducteur conduisait très vite et que des personnes à bord étaient malades, que cela faisait déjà une heure qu’ils étaient sur place. Ils en avaient au moins pour une autre heure afin qu’un autre van les ramasse. Tout de même chanceux, car nous étions environ à une heure de Luang Prabang. De plus, une hutte avec une plate-forme était à leur disposition avec une vue superbe et toute la jungle pour leurs besoins, ne manquait qu’un resto ou une épicerie. J’imaginais la même situation de nuit.

     

    On redécolle. Arrêt dans une gargotte surélevée au-dessus d’un vide sidéral. Soupe et riz pour nous sustenter. La place semble appartenir à notre chauffeur. Je paie et devinez, eh oui, il manque 1000 kips. La dame simule une légère surprise. Ben oui! On s’y habitue et on garde l’œil ouvert.

     

    Les montagnes en pain de sucre défilent, les sommets sont nimbés de brume, des villages apparaissent ici et là sortis de nulle part. Certaines maisons dénotent une richesse comparativement aux huttes de palmier ou de tôle. Leurs couleurs pétantes sont surprenantes : rose, jaune, violet…

     

    Le long des routes, les minces parcelles de terre sont exploitées en jardin, en corde à linge, en séchoir pour les feuilles de palmier. On voit la vie de la population : certains tressent les feuilles, d’autres sont au point d’eau desservant le village, les uns lavent, les autres essorent, ici une fête se déroule, là, les poules, les poussins, les coqs, les chèvres, les enfants déambulent, pas de bovins à cette hauteur. De grosses pierres jonchent le sol qui seront réduites en plus petites pour finalement être transformées en poudre afin de créer le ciment servant à la construction de maisons. Des hommes creusent les rigoles sur le bord des routes. Le feu dans la forêt? Voulu pour les terres ou un acte de Dieu? Les villageois battent les feuilles de palmiers sur le bord de la route, un garçonnet d’environ 3-4 ans tient sa sœur d’un an tout juste entre ses jambes, tous les deux sont assis dans la rigole. Surprenant de voir tous ces enfants se promener sur le bord du chemin sinueux avec tout ce trafic. Aussi surprenant que de voir ceux qui se baignaient seuls dans le Mékong et des tout jeunots.

     

    Nous approchons de notre but. Deux autres minivans en panne, mais pas aussi critique que le premier. On passe notre chemin jusqu’à temps que nous ayons droit à un arrêt crevaison. J’avait mentionné à plusieurs reprises à Steve qu’il regardait constamment dans son rétroviseur de côté, maintenant, je savais pourquoi. Chanceux, cette pause impromptue est sur le bord d’une rivière où des enfants s’amusent dans une rivière peu profonde, avec un bon courant, avec une tripe. Ils sautent du pont de bambou, crient, rient. Divertissant! Sans compter les bovins sur les galets, les champs de rizières, les locaux avec leur chapeau rigolo qui y travaillent et les montagnes en arrière-plan. Un régal pour les yeux.

     

    Plusieurs rizières et aussi beaucoup de champ de chou. Cela me rappelle notre p’tit dej au chou bouilli. Énormément de bovins se promènent sur le bord de la route, dans la cour des maisons et surtout sur la route bloquant ainsi le chemin. L’une ne bougeait pas du tout et regardait le mouvement autour d’elle sans aucun stress. Ce sont des troupeaux complets qui se retrouvent en plein chemin.

     

    Oui, oui, nous y arrivons à Vang Vieng. On voit défiler la route en lacets en contrebas. Impressionnant! Curieuse de connaitre le nombre d’accidents dans cette région, mais on s’en sortira vivant sans que personne ne soit malade.

     

    On nous débarque au terminus. Les songthaews nous attendent. Impossible de marchander. J’offre aux jeunes qu’on embarque ensemble afin de diminuer le prix. Tous les mâles en rut collent les deux femelles du groupe et nous laissent tomber. Un seul demeure, mais ce n’est pas l’envie qui lui manquait de laisser tomber les vieux croutons que nous sommes. On nous charge 20,000 kips chacun, c’est le double de ce qu’on devrait payer, malgré que ce ne soit pas une fortune. Tout est relatif. Je propose qu’on avance sur la route pour trouver moins cher, je ne gagne pas de vote. Ce qui m’a insultée le plus, c’est qu’il voulait que je paie avant. Cela ne m’était jamais arrivé. Le jeune partage son expérience à l’effet que cela lui est arrivé régulièrement sans problèmes sauf en Inde où ils sont vraiment arnaqueurs.

     

    Je refuse, mais pas le choix de payer en lui faisant promettre qu’il nous débarquera bien à notre gh, pour ce que cela vaut.

     

    On arrive au Malany Villa, c’est pas le bon. Merde! J’avais bien vu sur Agoda le 1, le 3… et celui que j’ai choisi s’est avéré le Malany Hotel. Les proprios doivent être foutument riches, car une agence est aussi à leur nom. Je commence à être fatiguée de toutes ces petites erreurs en fin de journée qui sont souvent harassantes. Il n’est fort heureusement qu’à une minute. On ramasse nos grabats et on s’y rend. L’employé semble perdu, me redemande mon calepin pour le no de confirmation quatre fois, il dit qu’il y a souvent des erreurs… niaise-moi pas. Il voit le prix que j’y avais inscrit, c’était celui que l’Anglais m’avait donné. Je lui précise ce que j’ai payé. Enfin, nous avons notre chambre qui est très agréable avec frigo, grande armoire de rangement, écran plat, grand lit confo, table et chaise, sac contenant une brosse à dents, minuscule tube de pâte, peigne (je n’en vois pas l’utilité, me semble que tu pars avec ces morceaux dans ta valise, non?), savon, sachet de shampooing et revitalisant, faut pas oublier la douchette et le papier de toilette, deux minuscules bouteilles d’eau, sodas et bières dans le frigo à nos frais. Pas d’eau!!!! Réglé en un tour de main cependant. Ah oui, le p’tit dej est inclus.

     

    Par contre, le décor extérieur n’est pas du tout attrayant. À l’arrière, ce qui semble un grand stationnement de remorques-fardiers, gros autobus, tout à côté, ce qui semble un marché pour les locaux tout de toile et parasols. Le balcon est au-dessus d’un passage entre deux gh.

     

    On arrive trop tard, 17h, pour prendre nos repères. Ordi pour nos mises à jour. On sort dans la rue pour le souper vers 19h et décidons d’acheter un gros sandwich succulent à une dame qui cuisine avec sa gargotte sur le trottoir. Surprenant de voir au Laos du bon pain crouté. Retour à la chambre afin de terminer nos devoirs de voyageurs : photos, récits, médias sociaux, la routine quoi!

     

    J’ai pris deux nuits en passant que nous aurions l’aprem pour régler le transport et l’hébergement pour Vientiane. Pas le cas. Il ne nous reste que demain pour voir la ville qui, semblerait-il, n’a pas trop d’attrait. Il faut sortir en campagne afin de voir les falaises, j’aimerais bien voir aussi où se déroule le tubing. Les activités proposées vues rapidement dans la rue : kayak, grottes, escalade… pas vraiment pour Steve. Alors, on verra bien demain ce qu’il est possible d’effectuer. Une nuit supplémentaire? Ce que j’entrevois, c’est un songthaew pour nous promener aux alentours. Il y aurait bien le scooter, mais pas chaude à l’idée, cela me fait peur dans un nouvel endroit qu’on conduise nous-mêmes.

     

    Demain est un autre jour.

     

    Pour l’instant, je peux affirmer que je préfère de beaucoup la beauté des paysages, de la vie locale, du côté rural du Laos. Par contre, les arnaques me font suer. Jamais eu de tels problèmes en Thaïlande. C’est moche, car cela nous rend suspicieux en tout moment et affecte notre bonne humeur et bonne entente avec les locaux. On est moins patient de se faire bourrer constamment.

     

    Cela nous prendrait un endroit calme, relaxant avec piscine pour se poser trois, quatre jours afin de décompresser.

     

    Bisous.

     


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