• 4  mars Vang Vieng

    Divers : dans les montagnes, vitesse de 30-40 km et les pneus crissaient.

    Du haut de mon balcon, je vois de jeunes garçons, âgée de 6 à 10 ans jouer à la pétanque, marque du colonialisme français évident.

    Mékong plus long fleuve d’ASE, 4 200 km.

    Du bain moussant et non du revitalisant comme je le croyais. Je n’ai jamais vu un bain depuis mon départ. Le plancher de la douche, c’est celui de la toilette. On fait quoi? On fout le sachet à terre et on fait des ballounes? Bizarre!

    Notre tolérance à la saleté change en voyage. On ne voit plus les taches, les pieds crottés, les trous sur les autres touristes. Je crois que nous sommes les plus propres. On lave les vêtements quasi à tous les jours, notre corps? C’est un must à tous les jours ne serait-ce que pour mieux respirer et revivre. Chaque morceau nécessite deux, trois, quatre, cing rinçages, l’eau est noire à tout coup. On devient vite poussiéreux.

    Les bovins évacuent en laissant de gros tas noirs en forme de fleurs spiralées, on trouve cela joli.

    Erreur sur les règlements de l’hôtel. Mon anglais n’étant pas excellent, le terme alcoholing était bien ce que je pensais, pas le fait de ne pas boire, mais de ne pas s’enivrer au risque de déranger les autres, normal quoi!

    Deux questions si quelqu’un peut y répondre. J’ai effectué des recherches, mais je n’ai rien trouvé. Quels sont les drapeaux dans les villages laos de montagne, certains jaunes, d’autres soit rouges soit verts.

    Télé : beaucoup de postes de sport, de musique. Les films sont souvent traduits en Lao, donc on n’y comprend rien au contraire de la Thaïlande qui sont sous-titrés et présentés dans la langue originale soit en anglais.

    En arrière de l’hôtel, Steve a trouvé que c’est l’ancienne piste d’atterrissage. J’ai vu, ce matin, que c’est le stationnement des bus des locaux. Tout le monde y passe en véhicule, c’est comme un raccourci.

    Les jeunes en moto aident leur ami à avancer plus vite. Le conducteur de la moto pose un pied sur le repose-pied à l’arrière du vélo et le fait avancer à sa vitesse. Pratique, non?

    Ceux qui se promènent à vélo sans parapluie sont des touristes. À pied, je sors le parapluie, en vélo, pas question. Regarde maman, une main, regarde maman, pas de mains, regarde maman, plus de dents. Non, non, je ne vous donnerai pas ce plaisir.

    Je suis surprise de voir autant de jeunes, autant de personnes voyager pour de longues périodes de temps, de visiter plus d’un  pays… Nous ne sommes pas du tout l’exception.

    Chantal, Steve a pensé à toi lorsque nous marchions sur le bord de la route poussiéreuse, avec le trafic de véhicules, de vélos, seuls, perdus, les seuls Caucasiens assez cons pour se promener sur le bord de la route sans savoir où était la fin. Vous deux, sur le bord d’une plage idyllique, le calme, la beauté… Pas vraiment pareil, hein?

    Que des jeunes à Vang Vieng, les ceusses de notre âge se comptent sur les doigts d’une main. Comme dit Steve, nous sommes au mois de mars, ils font quoi ces jeunes? Tous en vacances, personne ne travaille?

    Que battent les Laos sur le bord des routes et pourquoi? Du bambou, des feuilles de bananier? En sortir les graines pour qu’elles ne poussent pas sur les maisons? Je ne sais trop.

    Pour le repas d’hier soir, on se rend dans un resto, Milan Pizza, près de notre gh. On aime les risques. Cela ne fait pas trente secondes que nous sommes assis qu’elle arrive. Impossible, voyons donc! La serveuse se rend compte de son erreur.

    2e pizza : euh… pas sûre que le morceau jaune représente quoi que ce soit de notre choix, le Love Meater. Ressemble plus à un morceau d’ananas. La medame lao ne comprend absolument rien de ce qu’on lui dit. Elle demande au jeune homme sur sa moto qui vient d’arriver. Il affirme que c’est la nôtre et j’infirme et vice-versa. Cou’donc! Je lui demande quelle viande représente le morceau jaune. Là, je viens de le perdre. Il se rend au comptoir pour se renseigner. Diagnostic : eh non, ce n’est pas la nôtre of course. La jeune serveuse, sexy couverte d’un mini-robe tressé, enfin pleine de trous, dévoilant, me semble, un costume de bain dessous, avec des boules qui réveilleraient un mort, ce pourquoi Steve le demeure, m’explique je ne sais trop, qu’elle travaille depuis 4 jours, ouf, pauvre toi! Merde, c’est n’importe quoi! Certains clients la fournissent de cigarettes, elle vient nous voir avec cigarette à la main… mais elle est super sur le PR, y’a pas à dire. Elle s’occupe même des clients sur le trottoir… sans jeu de mots… Bon, j’imagine que les clients attendront qu’elle termine son public relation. Elle est gentille tout de même. L’autre se trémousse, se coiffe et se décoiffe d’une façon analysée, travaillée, usée comme méthode. Ah! Je suis trop vieille pour tous ces sparages.

    La bonne nouvelle : piz super bonne. Je viens pour payer, la jeune me dit que ben non, il n’accepte pas les bahts. C’t’une joke! C’est bien la première place lui fais-je remarquer. You are dans la marde, car je n’ai que cette devise. Le gérant arrive. Ben oui qu’il n’y a aucun problème. Va falloir que tu apprennes à compter vite, demoiselle, sinon sors ta calculatrice.

    En passant, les jeunes de la pétanque jouent encore passé 23h15 avec les adultes installés à une table à placoter très fort à l’arrière du bar d’où partent les lamentations du chanteur-musicien. Vont pas à l’école ces enfants?

    ***********

    On se lève tôt. Encore les œufs et la baguette. Steve s’occupe de nos abonnés blogue en préparant les photos. On part vers 10h30. On loue de super vélos flambant neufs de l’autre côté de la rue à 15,000lak (kips), panier, cadenas et plan fournis. Notre hôtel loue de vieux gréements à 20,000.

    On prend la direction vers une grotte près de notre hôtel. En s’y rendant, j’effectue un arrêt devant le pont payant de la veille. Un homme d’un certain âge s’y est arrêté aussi. Il se prépare à repartir sur son vélo. Je vois une pile d’argent tomber sur le sol. Sir, sir, sir… cou’donc, il est dur d’oreille. Il finit par m’entendre et lui montre le moton. Reconnaissant qu’il était le monsieur. Cela m’a rappelé l’émission d’André Sauvé qui présente différentes situations afin d’analyser les réactions des gens. On dit toujours qu’on ferait la bonne chose. Ben oui, ben oui! C’est lorsqu’on est en plein dedans qu’on peut l’affirmer. Alors, j’affirme que je peux être honnête. Hi! Hi! Dire qu’avec le nombre de milliers de kips qu’on traine, j’aurais pu être riche. Une pile sans proprio, ah ben là, je ne me casserais pas la tête, 30 secondes plus tard et…

    Pour la grotte, faut payer 2,000 kips pour chacun des vélos, 2,000 kips par personne, plus loin, selon mes notes, 2,000 kips pour passer le pont et 5,000 kips pour l’entrée de la grotte. Ok, cela va, mais on a oublié nos lampes frontales. On retourne donc à l’hôtel. Il est midi. On décide de laisser passer un peu le temps afin de ne pas partir au zénith. Mais, comme le dit si bien Steve, que cela soit midi, treize, quatorze, quinze ou seize ou même dix-sept, il fait foutrement chaud.

    On redécolle à 13h direction notre route de la veille. Faut croire que je suis maso. Selon mes lectures, il y aurait de belles grottes. On pédale et on pédale et on se souvient toujours que les pistes cyclables ne sont pas à la mode en Asie. Plus de trottoir, pas de bas-côté carrossable. Ce sont les hyper gros bus VIP qui sont rushants.

    On décide d’arrêter au marché local extérieur pour acheter une mangue, un peu plus loin de l’eau. Un petit arrêt s’impose. On redécolle après avoir demandé de l’info sur la grotte qu’on, ben que je désire visiter. On tourne dans un sentier sans n’avoir aucune idée où on s’en va. Un lieu en construction, une barrière ouverte, des camions, des ouvriers au loin, une route neuve de garnottes qui s’arrête brusquement… c’est le bout du monde???

    On voit des constructions de ciment qui semblent avoir brulé. Steve propose d’avancer. Bonne décision! Au bout, le même type de chalet sur pilotis, un en particulier avec crépi très joli, d’autre en bois, d’autres en bambou. La rivière est au bout. Oublié de mentionner que tout au long de notre marche ou du vélo, on longe les magnifiques falaises karstiques et les montagnes. Cette fois-ci, elles sont à deux pouces de notre nez. On voit descendre les jeunes en tube. De l’autre côté de la rive, je ne sais si c’est un resto, quasi impossible à cet endroit désert, mais on annonce qu’on y vend de la bière. Faut pas que les jeunes se sentent abandonnés sans bar tout au long de leur parcours. Ce n’est pas un bar, par contre, faisant partie du circuit. Je me sauce malgré l’avertissement, la veille, de la jeune fille dans le sangthaew de retour. L’eau n’est pas propre et une bactérie peut rapidement s’infiltrer dans une blessure et s’infecter. Bon, j’ai pas de blessure. Allez, hop, fait trop chaud.

    Je vois un homme au loin. Vite, vite, Steve, c’est un guet-apens. Faut s’éloigner. Je prends des photos tranquillement. J’entends une voix à plusieurs reprises. Je me retourne, c’est le monsieur qui me hèle. Faut dire qu’encore une fois, nous sommes les seuls touristes perdus dans ce champ au bout de nulle part. Je crie à Steve de venir me rejoindre. L’homme nous fait signe de nous approcher de la belle maison. Je me dis qu’il faut faire confiance. « Where are you going? » No where, we don’t know. Je le questionne à savoir si c’est sa maison. Il fait oui oui oui. Je me rends compte que, finalement, c’est peut-être la seule phrase qu’il connait correctement en anglais. Il ne comprend rien à mes questions. Bon, c’est foutu pour un rafraichissement. Je bois une gorgée dans ma bouteille d’eau et lui en offre. Foutu pour un bout de conversation et on lui fait nos adieux. Cool tout de même.

    C’est reparti pour trouver la grotte Tham Lom. Ils nous disent 1km, 3km. On finira bien par la trouver. Tiens, le gh Tham Lom. Allez, on prend cette route maintenant. Les routes de campagne, on oublie le macadam. Petites roches, grosses roches. Je circule d’un côté à l’autre afin de rouler au moins sur du sable tapé.

    C’est drôle, car, sur notre passage, les gens semblent toujours éberlués. Hier, lors de la marche, y’a même un gars qui a offert à Steve de la bouffe. J’étais en avant. Je me serais arrêtée avoir vu ce geste. Il pensait peut-être que j’affamais Steve qui fait toujours réagir les gens avec son gabarit. Les gens sont sympas et rigolent avec lui. Tout le monde nous salue lorsqu’on quitte les sentiers battus.

    Au bout, resto, pont… pas encore suspendu, mais au moins avec de larges planches et rambardes de bambou des deux côtés. Plus rassurant, mais si peu.

    On barre les vélos et on traverse… pas à la même vitesse. Il y a un groupe d’Asiatiques qui boivent et mangent, j’insiste sur le boire, n’ont pas l’air à jeun du tout, ce qui n’ôte rien à leur accueil joyeux. Ils se bidonnent complètement en me voyant traverser. Difficile de décrire mes traversées de pont ou de montée à pic : comme un robot peut-être, lentement, très lentement, mais surement, les deux mains sur les rambardes, plusieurs arrêts, on reprend le souffle et on repart. Steve est déjà de l’autre côté et rigole avec eux. Merci pour le support. Les Asiatiques ont même pris des photos. Un jour, je verrai quelques photos rigolotes sur Google de moi traverser un pont, monter les marches d’un temple, participer à un concours d’amateur, danser dans un party jamaïcain, me péter le nez et quoi encore. Vous me direz si vous trouvez.

    Je me renseigne pour la grotte. J’ai bien vu des marches grimpant drues sur la falaise. Euh… c’est là??? Désolée, mais c’est no fucking way surtout que Steve m’attend en bas pour ce type d’activité. Y’a pas un chat. Je prends les jumelles. Éboulement de pierre, quelques marches, éboulement de pierres, et les autres marches qui mènent à l’entrée. Le tout n’est pas droit, c’est raide, manque des bouts… Je laisse tomber. Folle pas à ce point. Parait que les hôpitaux au Laos, c’est pas la Rep Dom. Barbara m’avait même conseillé, si un événement fâcheux arrivait, de prendre un avion direct Bkk.

    Je me promène sur le terrain. Toujours les coqs, les poules, les poussins un peu partout. Des lapins aussi dans des cages, des gros, des petits qui se laissent flatter. Pourquoi les gros lapins tremblent-ils ainsi constamment? Pour garder une certaine température interne qui les empêchent de crever avec cette chaleur? J’attends vos réponses.

    On revient sur notre route après une p’tite tiède. Ils la boivent vraiment chaude avec de la glace selon un jeune touriste.

    Le retour est toujours moins pénible quand on sait où on va. Cela pédale dru. Un arrêt pour une gorgée d’eau… bouillante. Beurk! Je recrache. Vivement qu’on arrive.

    Rendus en ville, on cherche le pont vu la veille, celui gratos. Il y en a bien un, mais faut descendre plusieurs marches avant de l’atteindre. Non, non, je ne descends pas le bicycle à bout de bras, j’ai testé, il est trop lourd. À cet endroit, un élevage d’oiseaux, on les retrouve dans les marches, sur le pont, sur le bord du trottoir et plusieurs autres où ils sont sensés être, derrière la clôture et ça pépille gaiement. Trop cute!

    Sur le trottoir, une cage de bambou, qu’on retrouve partout, avec des poussins. La poule est à l’extérieur essayant de pondre une roche. J’essaie de m’approcher pour les caresser, elle s’approche. Steve, peut-on être attaqué par une poule? Il me répond qu’à sa connaissance, c’est non, mais que, dans mon cas, il n’est pas sûr. Je me vois déjà avec un œil crevé. Je ne sais pas pourquoi, on dirait que je suis plus prudente. Je m’essaie tout de même doucement. Les poussins se poussent, rien à faire.

    On continue, on trouve le pont tout à côté d’un resto avec terrasse et matelas, le tout surplombant la rivière. On a vraiment besoin d’une pause et d’un breuvage. Pour moi, un shake chocolat-bananes et Steve café aux arachides, les deux glacés. Menoum! Bien allongée sur les coussins, je me sens partir. Je suis aux anges. Je crois que c’est vraiment la première fois que je jouis autant d’un arrêt. On voit les enfants sauter du pont et s’amuser dans la rivière. La musique très relaxante, sans paroles, que des chansons connues, ressemble un peu à de la musique d’ascenseur. Pas mal mieux que Gangnam Style, plus capable de l’entendre et pas mal mieux que le chanteur lao voisin de mon gh qui s’égosille.

    De jeunes Français s’installent derrière nous. L’une des filles a demeuré à Montréal. On échange. On a le gout de rester, de souper, il est un peu tôt tout de même. J’ai aussi le gout de traverser sur l’ile afin de voir le coucher du soleil.

    Finalement, on décide de partir. Une p’tite saucette dans la rivière, fait encore trop chaud. Tout juste au début de la traversée du pont, que vois-je au loin? Un ballon dirigeable. Mon dieu que c’est beau. La rivière, les enfants qui crient, le soleil rougeoyant et… merde, un autre ballon. Les deux s’approchent très près de nous. L’un d’eux, par contre, semble beaucoup trop près du sol. Problème? Il réussit à prendre de l’altitude et remontre très vite. Tellement au-dessus de notre nez qu’on voit et entend les flammes. Bon, c’est pas tout. Faut rejoindre notre soleil avant qu’il ne disparaisse derrière les montagnes.

    J’entraine Steve vers le village de l’autre côté de la rive. Il est pas mal tanné. On doit passer une rigole assez large d’eau. On monte, on monte. La route n’est que de la grosse roche. Le chum stoppe. Je continue, car je veux dépasser les fils électriques afin de prendre de belles photos. Malheureusement, encore une fois, je ne réussis pas à rendre le ton rouge flamboyant. Ce n’est pas trop long qu’il disparait derrière une des nombreuses montagnes.

    L’heure de ramener les vélos. Retour Gh. Mise à jour routinière sur l’ordi.

    On part manger chez Gary’s Irish Bar. Super musique, que des jeunes encore une fois. On a l’impression d’être les seuls vieux dans ce patelin. Pour Steve fish and chips, pour moi, ragout irlandais et patates pilées, qui semblent plus être en poudre que des vraies. Très bon! Je me suis trompée, je voulais plutôt le pâté en croute, manque de concentration, je me suis fourvoyée.

    Enfin terminé ce récit très long. Comprends pas. Pourtant ce fut une journée relativement tranquille. 1h30 du mat. C’est l’heure du dodo. Départ demain matin pour Vientiane 8h30, selon l’horaire. Bien hâte de voir! Anyway, le café est gratos et je m’amuserai sur les réseaux ou sur le Web. C’est plutôt à l’arrivée qu’on risque de galérer. Pas trouvé de gh sur Agoda ou sur booking.

    J’entends crier les Laotiens sur l’ancienne piste d’atterrissage. Ne doivent pas être à jeun.

    Bisous.

     


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