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    5 mars direction Vientiane

     

    Retour en arrière : lors de notre passage dans les montagnes, à l’arrêt de la gargotte appartenant peut-être au chauffeur, un pauvre hère, semblant souffrir d’un handicap mental, nous scrutait de près. Je vais à la bécosse, il me suit. Je croyais bien voir son œil torve, bon, ici, le mot n’est pas vraiment approprié, mais me semble que cela se glisse bien, à travers les planches qui laissent amplement passer la lumière du jour. Je sors, il est encore là et baragouine en me montrant je ne sais quoi? Devais-je payer pour cette toilette qui ne mérite pas d’en porter le nom? Il me suit encore. Y m’énerve! Il est en arrière de moi et ne bouge pas. N’ayant pas terminé ma soupe nouille-poulet, j’ai l’idée de la lui donner, habitude prise lors des voyages en Amérique centrale lorsqu’en voyage avec les filles. Steve n’est pas d’accord, il trouve cela condescendant. Je lui explique mon point de vue. C’est comme pour les chiens qu’il ne veut pas que je nourrisse avec mes restes. Why not? Il dit que les restaurateurs ne sont pas intéressés à ce qu’on attire les chiens errants. Je parle au chauffeur qui ne comprend pas un traitre mot de ma demande à savoir si c’est ok que je la lui donne, malgré le fait qu’il m’ait dit qu’il parlait l’anglais. Retour à la table. Je mime le bedon, la faim, désigne le bol au monsieur qui hésite, qui regarde la proprio (?), elle lui fait signe que c’est ok. C’est gagné, il prend le bol, mange les nouilles et le poulet, jette le bouillon. Je suis contente de mon geste.

     

    Départ prévu pour 8h30, déjà 8h45. Le concours est lancé : à quelle arrivera le minivan?

     

    P’tit dej, toujours le même choix : deux œufs, baguette, confitures, ou riz. Devinez lequel on mange depuis trois matins.

     

    Retard de 30 minutes. Pas si mal. On embarque dans un van qui s’avère style songthaew avec un long banc de chaque côté. L’espace d’une seconde, je ne peux croire que nous partons avec ce véhicule jusqu’à Vientiane. Mais non, c’est la navette jusqu’au terminus. Des personnes sont déjà installées cette fois-ci. Je choisis les bancs à l’arrière pour me rendre compte que nous sommes sur la bosse des pneus. Trop tard pour revenir vers l’avant, j’opte pour la grande banquette complètement à l’arrière. Pas sûre que ce fut une bonne idée avec la route truffée de trous. Au début, tout est cool, la banquette à nous seuls. On s’installe, j’allonge les jambes, fait le ménage des photos. Je m’installe ensuite avec mon oreiller gonflable, ma veste comme support supplémentaires et essaie de m’assoupir. J’Y ai réussi malgré les soubresauts incessants et les fois où j’ai dû m’agripper pour ne pas tomber. C’est assez tumultueux, jamais vu cela. On se dit que cela doit être le fait que nous sommes complètement à l’arrière et que cela doit être pire. Pas si sûre que cela. C’est un champ de mines cette route.

     

    Steve m’éveille, car on roule dans la banlieue de Vientiane depuis un bout. On arrive au débarquement bientôt probablement. En effet. On est débarqué sur le coin d’une rue. Des tuk-tuk nous attendent. On fait comme d’hab, on se déplace plus loin afin de bien harnacher nos sacs au gros, prendre nos repères grâce à la carte du Lonely Planet téléchargé sur la tablette. On s’y retrouve, mais de quel côté est la rivière. Plein de touristes passent, je me renseigne. Le premier est arrivé en ville depuis 20 minutes, pas de chance. Le deuxième me guide.

     

    La veille, ayant effectué une recherche sur les moteurs d’hébergement sans résultat fructueux, j’avais trouvé une gh qui, selon mes fichiers, était un ilot de verdure en plein centre-ville. Par contre, il possédait un site par lequel je ne pouvais envoyer qu’un courriel pour réserver. Il était trop tard pour cela. Mon but est de m’y rendre. J’ai repéré les rues en arrivant en ville dans le minivan. Steve n’a pas le gout de courir d’un bord à l’autre, mais j’insiste. On a trouvé. Super beau et super plein. Finalement, on trouve vraiment pas cher, 500 bahts, au bout d’environ une demi-heure. Des gh, il es pleut. Nous sommes au Mixay Paradise. C’est très basique, mais propre, tel qu’un couple de jeunes nous le dit. Très grand lit qui prend toute la chambre. On ne passe qu’un à la fois sur un des côtés pour se rendre à la toilette. Si on sort un pied du lit, on est rendu dans cette pièce. Pas de télé, pas de shampoo, pas de frigo, papier de toilette, savon en pompe, ventilateur et AC. Les fenêtres donnent sur une grande galerie commune. J’étais sûre que je pouvais y fumer. Mais non, interdit partout sauf sur la terrasse à l’étage au-dessus (4e), où je suis présentement à me faire dévorer par les moustiques. C’est ouvert sur l’extérieur avec un mur composé de lattes de bois laissant amplement voir et entendre l’extérieur. Tous les meubles sont aussi en bois avec coussins de cuir, le tout agrémenté de plantes et d’un plancher de céramique. C’est très bien. L’endroit est vraiment propre et agréable. Selon le LP, c’est un endroit pour backpakers, l’un des moins chers. Il y a des douches communes. On ne peut laver de vêtements, on ne peut prendre une bière sur la terrasse.

     

    Il est minuit. Steve a essayé pendant de nombreuses heures de brancher mon ordi au Web, peine perdue. Pauvre lui! Pour une fois que sa tablette fonctionne avec le Web. Un concert de hurlements de chiens comme musique de fond qui ne dure que quelques instants. C’est rigolo. Je me demande ce qui peut bien les exciter ainsi à cette heure.

     

    On décolle. On s’arrête dans une pharmacie afin que Steve achète de l’insuline avant de continuer, car dans les villages prochains, pas évident qu’on en trouvera. Au Cambodge, ils ne vendent que pour les formats longues seringues que Steve n’utilise plus depuis belle lurette. Ils n’ont pas ce dont il a besoin. Merde, on sent que cela sera la galère pour trouver. Demain, faut se mettre là-dessus en se rendant au consulat du Cambodge pour notre visa.

     

    Je vois un édifice pour le tourisme, entre, deux femmes derrière des vitres, c’est tout. Euh… je ressors. Un homme me fait signe que c’est bien là. J’y retourne, questionne la dame pour une carte qu’elle me remet. C’est tout? Pas de dépliant à feuilleter, d’artefacts, d’artisanat? C’est vide, c’est froid, dans le style communisme. J’aurai pas tout perdu, je lui demande une 2e carte. Le pis, c’est qu’elle ne semble pas comprendre l’anglais. Pas fort pour une capitale de promouvoir ainsi leur ville auprès des touristes.

     

    Une bière ensuite pour nous rafraichir, sortir les cartes, prendre nos repères, se préparer un itinéraire pour visites, le consulat, les pharmacies disponibles autour.

     

    On descend vers le Mékong. On arrive dans un beau parc, le Anouvong Park avec une statue de ce bonhomme.

     

    On doit traverser une grande avenue. Je n’ai vu aucune lumière. On doit s’enligner entre les véhicules pour traverser sur n’importe quelle rue. Bizarre dans une si grande ville. Rendus de l’autre côté, surprise la rivière est très loin et les berges très élargies. Des herbes, des buissons, belle vue sur la cité. On revient dans le parc, on s’exerce sur les différentes machines à exercice. Cela m’épate de voir comment on peut promouvoir à peu de frais la santé. Alors, je pédale ici, je m’étire là. Nous sommes devant le palais présidentiel. Je prends des photos à travers la barrière. Me rendant rejoindre Steve au parc, je vois la grille principale ouverte. Les photos seront plus belles sans les poteaux de la grille.

     

    De grands parasols sont installés laissant présager un night market. Décision d’aller souper dans un resto indien-malaisien et d’y retourner plus tard.

     

    Le marché, d’un côté, s’adresse plus aux locaux, de l’autre, aux touristes. Pas grand-chose m’intéresse. Je sais ce que je veux : bracelet de pied, robe brodée ou autre qui sort de l’ordinaire et le plat de bambou laqué que j’ai raté à Luang Prabang. Je ne trouve rien. Pas cher, pas cher. Par contre, les prix sont plus élevés que lorsqu’on visite les fameux villages de produits artisanaux. Je trouverai bien plus loin, enfin j’espère.

     

    Le long du Mékong, différentes séances de mise en forme en énormes groupes. On remarque que la circulation de l’avenue est devenue piétonnière. (Tiens, les chiens sont repartis à gueuler.)

     

    Retour à la gh où je me rends compte que j’ai, pour la 2e fois, de la difficulté à me brancher sur le Web, cette fois-ci, c’est du sérieux. Rien ne fonctionne. On devra se rendre au gros centre d’achats pour acheter une carte espérant que cela règlera le problème. Au pis, j’enverrai mes récits, consulterai rapidement mes réseaux sociaux dans un café. Mais combien de fois par semaine? Je sais que cela risque d’inquiéter ma belle-mère, habituée de me lire quelques fois par jour, soit sur le Face public ou privé. Encore plus embêtant pour la recherche d’hébergement.  On n’aime pas trop courir en arrivant dans une ville avec nos sacs sur le dos et les tuk-tuk nous offrant constamment leurs services.

     

    À défaut de ne pas avoir accès à l’ordi et à la tablette, je sors le roman ramassé dans une gh. Tiens donc! Et je m’endors rapidement. Tiens, tiens, donc! On met tout cela dehors en arrivant au Québec. Hi! Hi!

     

    Avant de revenir à la gh, je veux de l’eau, car les mets indiens, ouf, cela donne soif. On arrête dans un resto qui, normalement vendent l’eau 1000 kips de plus. Ici, c’est 3000 de plus. Ben voyons donc! Je remets la bouteille sur la table et on trouve quelques portes plus loin. Hier, à Vang Vieng, ce fut encore le même problème. On ne retourne pas voir l’arnaqueuse et ses prix, on en choisit un autre. Il me dit 6000, je lui réponds 5000, il me mime que l’électricité pour l’eau froide est chère. O va voir ENCORE ailleurs. On passe d’un côté de la rue à l’autre. Ils en vendent partout suffit de trouver le bon. Ici, 10,000 pour deux bouteilles. Parfait! Le total avec le 7-up? 22,000! Je discute avec Steve, le bonhomme ne comprend rien, comme d’hab, mais se doute que je parle du prix. Tout à coup, cela baisse de 2,000. MISERE!

     

    Déjà 1h20. Me reste à choisir les photos à déposer sur le blogue. C’est reparti pour le concert de chiens, mais je viens de remarquer que j’entends aussi des enfants. Cou’donc, ils ne les couchent pas?

     

    Divers : remarqué que les raisons sociales pour les bars, épiceries ou restos ont tous le même modèle, la bière Lao avec enseigne jaune et vert ou jaune et rouge. Manque vraiment d’originalité quand tu les vois toutes enlignées sur la rue. La cie Lao a la main-mise sur les enseignes?

     

    Le prob avec le noms des rues, des wats, etc., c’est souvent écrit différemment. Au début, c’est déroutant.

     

    Tourlou

     

     

     

     

     

     

     


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