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    25 février Mékong vers Luang Brabang

     

    Lever à 6h pour le p’tit dej. Quelle sera la surprise? Du riz full d’eau. J’y ai ajouté du sucre, un peu mieux, pour agrémenter le tout, du chou bouilli avec poivron beurk. Au moins, il y avait du Nescafé avec coffee mate. Steve veut acheter de l’eau avant qu’il n’en reste plus, car, cette nuit, il est allé en acheter une et il n’en restait que quatre. Ben, là, y’en a plus. Je vois partir un groupe. Je me renseigne à savoir si nous nous arrêterons dans un 7/11. Eh non. Je suis le groupe qui part justement pour ce dépanneur. On achète sandwichs, eau, chips et cig, chanceuse qu’on nous les vende, l’heure d’ouverture du rideau de fer est à 11h normalement. On voit passer un minivan et la chienne nous prend. Est-le nôtre? On se dépêche d’arriver au gh pour voir qu’un groupe est parti, mais un autre toujours présent sur place. Ouf! Cela aurait bien été le boutte du boutte.

     

    Frus que nous sommes, le départ ne s’effectue qu’à 8h. Pourquoi avoir demandé qu’on se lève si tôt alors? À 6h, c’est assez frais pour enfiler pantalon et veste.

     

    C’est le parcours du combattant pour enfin avoir un pied sur le slowboat. Deux guichets : l’un Visa Fee, l’autre Visa arrival. Naturellement, nous ne sommes pas dans la bonne file. Faut passer par Arrival en premier. Barbara, notre Sud-Coréenne, avait relevé que le peuple laotien est un peuple calme, lent. Mais pas à ce point. On nous laisser poireauter pendant au moins une heure avant que quoi que ce soit ne bouge et la file s’étend. Au bout du compte, on ne voit même pas le responsable qui ramasse un paquet de passeports et nos papiers complétés pour les remettre à son voisin de guichet qui, lui, collecte la photo et l’argent. Pas vraiment de file, on attend qu’il nomme notre pays ou notre nom.

     

    Le Canada est le pays qui doit débourser le montant le plus élevé soit 42$US, la Suisse zéro, le Népal et l’Inde, près et pauvres, 40$US, USA 35$, certains à 20$.

     

    Mon premier visa à vie, il a fière allure dans notre passeport.

     

    Nus avions tous reçu un collant à apposer sur notre shirt. Je le colle sur ma sacoche, je le perds, ouh, petite panique, mais je me dis qu’on ne peut me laisser là avec toutes ces étapes passées. Je le retrouve sur le sol à l’endroit où j’ai empli les documents.

     

    On passe de l’autre côté. On ne sait si on doit embarquer dans un bus voyageur ou un songthaew. On trouve notre groupe et on attend et on attend et on attend. Steve n’est pas très patient. Un homme s’approche et nous parle des gh à Pak Beng. Il nous offre de nous booker pour 500B. Plusieurs bateaux s’y rendent et on ne veut pas trop se casser la tête pour environ 3.50$ de différence. De plus, il viendra nous chercher pour nous amener au pier.  Ensuite, c’est la prise de commandes pour les produits qu’on désirerait consommer. Il nous affirme qu’il n’y a rien sur le bateau. En fait, il y a chips, chocolat, nouilles contenant carton pour micro-ondes, eau, soda, café et bière.

     

    Ne sachant trop à quoi nous attendre pour notre lunch surprise, on achète deux sandwiches et ananas. Étant donné que nous sommes plusieurs, les commandes sont préparées à l’avance et nous sont remises à notre arrivée au pier. Une fille y ramasse tous les passeports et nous les remet par la suite.

     

    Plusieurs bateaux sont présents et attendent leur cargaison de touristes. Qu’une petite planche pour y grimper. Avec les deux sacs de jour et les deux sacs messagers, pas trop sécure. Je swigne les sacs à jour et une jeune fille aide la vieille à monter cette planche afin que je garde mon équilibre. En vieillissant, le vertige ne s’améliore pas du tout.

     

    Beau bateau de teck à l’intérieur, pas le luxe, mais très bien avec des sièges d’avion, plusieurs tables et deux toilettes dites westerns, ie nos modèles, avec papier de toilette et douchette, cela c’est le luxe.. À deux, c’est facile. Steve s’occupe des gros sacs et je trouve de bonnes places. Le bateau voisin possède des sièges alignés sans table. On est donc chanceux. Le bateau est couvert et la brise est bienfaisante. Nous sommes environ 50 touristes.

     

    Je ne regrette vraiment pas d’avoir choisi ce moyen de transport. Le décor est sublime tout le long du Mékong : montagnes, rochers émergeant de la rivière, bovins qui broutent, qui s’ébrouent, qui se saucent, enfants tout nus, aussi habillés, qui nous saluent, maison sur pilotis ou non, pêcheurs, la vie quoi de la population tout au long de cette rivière.

     

    Nous voyons passer des speed boats. Cela prend 6h au lieu de 16h, coute le double, avance à une vitesse beaucoup trop rapide, très bruyants, pas couverts, encore moins de tables. De plus, les personnes doivent porter un casque protecteur full face ainsi que des protecteurs pour les oreilles. Plaisant pour prendre des photos. Je n’arrête pas de clic clic. Un bon ménage s’imposera.

     

    Très relaxant. Steve a dormi quasi 3h. Aussitôt que le bateau a décollé, pas trop long qu’il est parti dans les limbes. On dort plus ou moins bien surtout lorsqu’on ne passe qu’une nuit ou deux au même endroit. Cela prend quelques jours posés dans un gh pour enfin bénéficier de nuits complètes et reposantes.

     

    Déjà 15h et le temps qui passe n’est pas lourd. On devrait arriver vers 18h30. Bien hâte de voir le trou où on se rend, Prak Beng. Les jeunes se sont installés au sol pour jouer aux cartes avec bière et rhum ou peut-être whisky. D’autres dorment, placotent, écoutent de la musique, lisent, d’autres, comme moi, admirent le décor et clique clique.

     

    Ce trajet sur le Mékong est un baume pour nos corps et nos esprits. Pas de décisions à prendre sauf le booking du gh pour Luang Prabang. Super agréable aussi pour les senteurs, des effluves autres que l’essence ou les épices pour la bouffe super entêtantes, grandiose pour la vue des ces montagnes qui nous entourent. Vraiment relaxant, on fait le plein d’énergie. On sera fin prêt pour la suite du voyage.

     

    Nous arrivons vers 16h. On débarque sur le quai constitué de modules de plastique rattachés. On s’attend à ce que quelqu’un soit présent pour accueillir le groupe. Au bout de quelques minutes, nous décidons de gravir la côte abrupte. Contente d’avoir délesté mon gros sac, il ne père rien malgré mon bol chantant et le plâtre.

     

    Le gh est charmant en surplomb sur le Mékong. Que demander de mieux? Malheureusement, le soleil ne descend pas du bon côté, caché derrière les arbres.

     

    C’est l’heure d’une bonne bière fraiche. Je n’ai pas transpiré de la journée, mais la montée m’a mise en eau. Pas tellement que ce fut difficile, c’est le soleil qui tape.

     

    Lorsque nous sommes dans la chambre, quelqu’un s’exclame que c’est bon d’entendre du québécois. Ce Belge, assis avec les jeunes, décide de venir nous trouver afin de se reposer l’esprit en parlant notre langue. C’est justement ce qu’on se disait du fait qu’on était fatigué de toujours échanger en anglais. Cela devient lourd pour le cerveau cette concentration, l’effort de trouver ses mots, de comprendre les autres qui, pour eux aussi, est souvent, une langue seconde, donc mélange des genres et des accents.

     

    Je lui remets une de nos cartes plastifiées avec quatre langues différentes de l’Asie pour les mots principaux. Il est bien content.

     

    Détail important que j’ai oublié : le gérant du gh, cousin du proprio, aussitôt que les jeunes s’installent sur la terrasse, leur offre de la mari. Au contraire de ce que j’avais lu sur Wikitravel au sujet de Pak Beng, non, on ne nous a pas sauté dessus en nous offrant toutes sortes de drogues diverses telles qu’opium, amphets, héroïne et l’arnaque consistant à ce que, si un touriste achète, on le menace de le dénoncer si le touriste ne paie un montant x. Rien de tout cela. C’est soft comme drogue offerte. Les jeunes fument tout tranquilo sur la terrasse.

     

    Ce gérant est un méchant pété, speedé comme pas un, drôle, très à son affaire, même un peu trop, c’est quasi de la vente sous pression : pot, drink, bouffe. Il a dû nous mettre le menu sous le nez quatre fois. Je lui dis de se calmer, qu’on l’appellera lorsque nous serons prêts, tout cela en riant naturellement. Par la suite, je lui demande son nom, Marco Polo. Ben oui, et moi, je suis Jésus-Christ que je réplique. C’est la prononciation que je n’ai pas saisie. C’est bien Marco, mais la suite ressemble à Polo, peut-être Pélo, Peyo??? Il est très sympa, mais raide avec les filles à la cuisine et au service. Lorsque je paie, il engueule la jeune fille. Elle ne s’est pas trompée pourtant, je n’y comprends rien. Pauvre petite! Je finis par lui dire de garder le 30B comme pourboire. Elle me fait signe que c’est pour Marco, non, non, c’est pour toi. Si vous aviez vu sa joie avec ses deux pouces dans les airs. Elle sautait quasi dans les airs.  C’est environ 1.25$CA.

     

    Dodo très tôt à 22h. Pas de wifi, donc rien ne me retient pour me coucher.

     

    Demain, une autre journée sur cette merveilleuse rivière qui nous dévoilera d’autres de ses beautés.

     

    Jo

     


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