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    27 mars vers Phnom Penh

     

    Lever à 6h30. Comme d’hab, on nous dit que le pick-up se fera à telle heure et on arrive plus tard. Par contre, lorsque le pick-up se déroule avec un minivan, on doit donner la même heure à tous et tout dépend où tu te retrouves sur la liste. Par contre, le départ avec le bus est à l’heure.

     

    Steve désirait un peu plus de luxe. Alors, nous avons opté pour la réputée cie Mekong Express. Lorsque nous arrivons au terminus, pas sûre du tout que cela sera mieux que le Rithmony bus, plus de dorure, plus de pompons, hi hi. Bref, sièges en velours confos, en bon état, filet aussi, propre incluant la soute à bagages, serviette humide emballée, sandwich jambon, muffin et eau. Ah bon! C’est mieux, oui. Prix 13$ au lieu de 10$ avec Rithmony qui, en plus, nous a chargé deux dollars de plus pour le pick-up normalement inclus. Donc, au final, 2$ seulement de plus pour le Mekong sans compter ce qui nous a été remis. Le gros plus, une toilette qu’on peut utiliser.

     

    Nous sommes partis pour un autre 7h de route. Chanceux, le temps est encore nuageux. La route brasse en ti-péché. On arrive à bon port sans prob.

     

    Le terminus est assez éloigné de notre hôtel. Bonne organisation pour les tuk-tuk, une table, une carte, les prix sur celle-ci. Nous nous doutions que nous paierions un peu plus cher que la première fois, autour de 5$, le cout est de 4$. Le pauvre mec aimerait bien nous avoir comme client pour le lendemain. On a pas mal visité lors de notre premier séjour. De plus, nous avons gardé le nom de Suy (prononcer Soy) et son no. de mobile. J’explique tout cela à notre chauffeur. Il insiste, nous dit qu’il n’a pas d’argent, je lui réplique que mon chauffeur assigné n’en a pas lui aussi. Désolée! Cela doit être que des clients reviennent au même endroit. J’espérais que Suy soit présent à notre arrivée afin de prouver notre bonne foi. Chanceux que nous sommes, il y était. J’ai crié son nom en m’élançant vers lui. Notre bonhomme n’a plus insisté. Cas réglé. Suy nous donne un coup de main avec nos sacs et on se donne rendez-vous pour le lendemain matin.

     

    Nous aurions aimé choisir le Diamond Palace Hotel 2 pour sa situation géographique plus près du centre, mais les prix étaient différents, plus élevés selon les chambres dispos. Alors, nous avons décidé de retourner au Diamond Palace Hotel 1, assurés d’un bon service, sans punaises, sans coquerelle. Malheureusement, notre chambre n’est pas la même et le Wifi n’entre pas, le frigo est poussif. Nous avons passé la soirée au lobby afin de trouver une foutue chambre pour notre prochaine destination. Eh oui, Stéphane, j’ai encore changé d’idée. On s’arrêtera finalement à Sihaknouville.

     

    Nous partons nous promener aux alentours. Quelques photos du parc et sa statue du roi Sihanouk ainsi que du monument de l’Indépendance de jour et de soir avec le coucher du soleil.  De jour, il n’y a personne. Nous prenons notre repas dans un resto en face. Le soleil descend rapidement et les gens s’agglutinent de plus en plus au parc. En fait, c’est l’heure de la marche, de l’exercice. Tout le monde marche, court, joue au badminton. Je suis impressionnée par l’activité physique pratiquée dans ces pays.

     

    28 mars Phnom Penh

     

    J’ai parlé trop vite. Steve s’est levé cette nuit pour se rendre à la toilette. Grosse coquerelle qui ne bougeait plus guère. Ce matin, je prends une photo de la désespérée qui bat des pattes, une amie compatissante vient la voir. Je trouvais qu’à travers mon écran de caméra, c’était bizarre. Ben oui, une autre plus petite qui se pousse en-dessous du bain. On a demandé de changer de chambre. Le gars me répond que la femme de chambre fera le ménage. Non, non, tu ne comprends pas. Je n’ai pas plus de wifi. On part trotter ce matin. Il me dit de préparer les valises. Déjà fait, mon homme.

     

    Suy nous attend. Je lui demande le prix pour le Killing Field, 20$, c’est à 15km. Mon prix 15$, accepté.

     

    Je voulais visiter le National Museum, idem le musée national des Arts. Recherche sur le Web. Que des statues d’Angkor sans explication aucune. Des jardins de nénuphars, j’en ai vu des champs. Après Angkor, les statues, des roches, on en a fait le tour. Parait que le musée de Siem Reap était plus intéressant, mais on a passé étant donné le prix exorbitant. De plus, rien sur le régime de Pol Pot. Killing Field, lu les critiques, parait qu’avec l’audio-guide, c’est très complet. Il reste que ce n’est qu’un parc avec une pile d’ossements dans une grande vitrine. On verra bien.

     

    Je crois qu’il sera plus instructif de lire le récit autobiographique, de trouver le docu sur l’histoire d’Angkor et le film S-21 sur le lycée transformé en salles de torture. Le pays a un manque au niveau de son histoire, des artefacts, des photos sans aucune explication, pas fort.

     

    Avant notre départ, on change de chambre.

     

    Direction Choeung Ek, Killing Field. La route pour s’y rendre est un labyrinthe de poussière, de cahots incessants. L’un des souvenirs les plus prenants que j’aurai du Cambodge, oui, la gentillesse des gens, les visites surprenantes, mais la foutue poussière rouge et, oui, c’est plus cher.

     

    Nous avons adoré la visite tous les deux malgré le côté contradictoire de ce commentaire selon l’horreur vécue en cet endroit. Pas le gout de donner un cours d’histoire, mais il faut préciser que les personnes qui étaient persécutées au Tuol Sleng, S-21, étaient transportées tous les jours par centaines en ce lieu croyant qu’on les ramenait enfin vers un avenir meilleur. Elles étaient  bâillonnées et les mains entravées afin d’être sûr qu’elles ne s’échappent pas. Ensuite, enfermées dans un édifice très très sombre afin qu’elles ne puissent se reconnaitre entre elles pour celles qu’on n’avait pas eu encore le temps de massacrer à coup de hache, de bâton, de houe, etc. mais pas à l’aide d’une arme, car les munitions, hé, cela coute cher. Arroser d’un produit à base de DDT soit pour les achever, soit pour éliminer les odeurs. Une génératrice qui tournait à toute vapeur, des chants, musique, afin d’enterrer les hurlements de souffrance.

     

    On doit absolument se promener sur ce terrain avec l’audio-guide dont le contenu est excellent et aide à comprendre, à percevoir, à ressentir toutes les atrocités qui s’y sont déroulées dont l’arbre qui servait à éclater le crâne des enfants en les tenant par les pieds devant leur mère horrifiée et éplorée de douleur. Un des plus gros charniers trouvés contenait les corps de 450 femmes et enfants nus.

     

    On se promène et on peut voir encore des pièces de vêtements sortant de la terre. Chaque trois mois, les employés ramassent des ossements, des pièces de vêtements remontant à la surface surtout à la période des moussons.

     

    Les charniers les plus importants sont entourés de piquets sur lesquels les personnes laissent des bracelets de corde ou d’autres matières. À la surface des charniers, certains laissent aussi des bracelets, mais aussi des billets monétaires.

     

    Le trajet est ponctué d’arrêts sous forme de bancs ce qui nous permet de nous poser et d’écouter l’histoire relatée ou les témoignages de victimes, très poignant. Même mon homme en a été ému, c’est peu dire. Sans audio guide, ce n’est qu’un vaste terrain avec des anfractuosités.

     

    Mon chum est en train de perdre la carte encore. Cela fait peur. Je ne désire pas aller plus loin et c’est l’heure du repas pour lui. Faut dire qu’il fait exprès pour paraitre pire qu’il ne l’est, mais il divague.

     

    Retour en ville pour  booker avec Mekong Express, plus de place avant 17h le lendemain. On retourne avec la cie Rithmony. C’est drôle, cette fois-ci, aucun frais pour le pickup. Demain, j’en ferai le commentaire. Steve ne veut pas pour ne pas avoir de trouble. Pas d’accord. Y’a quelqu’un qui se met de l’argent dans les poches à mon avis et je ne soutiendrai pas ce système. À suivre.

     

    Il reste beaucoup trop de temps avant le market night et pas le gout de perdre notre temps à l’hôtel. On se rend donc au musée national 5$. Pas le droit aux photos, mais voyant plusieurs touristes qui ne se gênent pas, j’ose quelquefois. Au contraire de ce que j’ai lu, il y a tout de même des explications sur des panneaux. Les objets sont aussi identifiés, certains très sommairement, d’autres, les objets n’y sont pas… M’imaginant que j’aurais le droit à la clim, je fus déçue qu’il n’y ait que des ventilateurs. Tout de même, cela nous permet d’éviter la chaleur de fin de journée de façon agréable. Rien d’épatant, cela meuble bien notre fin de journée.

     

    Nous avons quitté Suy au musée. Il voulait nous attendre, mais je lui ai dit que c’était ok. Je lui ai remis finalement 20$ pour les lifts sup.

     

    Direction Preah Sisowath Quay, rue longeant la rivière. On se promène dans le marché local. Impressionnant leur organisation. On cherche des fruits de lotus, donc le marché de bouffe. On tombe dans la partie coiffure/beauté. Vraiment bizarre. Toujours aussi sale, serré, tassé, mais les belles coiffures, le maquillage, le vernis à ongles y sont très présents. Un peu plus loin, ce sont les poissons, celui vivant qui me court entre les jambes, les viandes accrochées, les fruits, les légumes, les odeurs pas très ragoutantes…. Mais pas de fleurs de lotus.

     

    On choisit un resto près d’une rue où il doit y avoir de la danse aux 30 min à partir de 18h30. En fait, c’est comme partout ailleurs : des personnes qui pratiquent leur exercice en dansant accompagnées de musique naturellement.

     

    Le resto se nomme Le Resto du Coin, excellent menu, excellente bouffe. Moi, spaghetti carbonara, Steve poulet Cordon bleu, le tout accompagné de pain à l’ail gratiné.

     

    Je vois passer une dame avec des fleurs de lotus. Merde, nos fruits. Le prob, c’est qu’ici, on ne les sort pas de la fleur. On te vend la fleur et tu t’organises. Pas vraiment le temps. Un chauffeur de tuk-tuk l’appelle. Elle s’installe sur son petit banc devant notre table, je ne sais pourquoi. Si je voulais acheter, elle n’avait pas besoin de s’asseoir, car elle ne nous prépare pas les fruits. Raté!

     

    Nous avons droit aux mamans avec enfant qui quémandent, les fillettes et leur panier de babioles, les handicapés et leurs copies de livres. Il y en a un que je regrette n’avoir pas acheté. Deux handicapés, deux prix pareils soit 8$. Trop cher. Les deux m’ont demandé 5$. Celui du resto, je l’ai tiré à 4$. Des fois, je me trouve dure, d’autres fois pas assez.

     

    On se met à parler avec ce chauffeur fort sympathique qui, soit dit en passant, parlait très bien le français.

     

    Fin de journée, nous étions sa première course. Faut dire que je lui aurais donné un cours d’approche pour les clients, pas assez fonceur comparé aux autres. Ses prix étaient aussi, à mon avis, 50% moins cher, mais vais-je m’obstiner avec lui?

     

    On décide d’utiliser ses services pour nous rendre au night market, plus un marché pour les locaux. Il désire nous attendre. Il nous apprend qu’il était gérant pour une station de service Tela. Pas payant pour le nombre d’heures et les responsabilités, il a décidé de quitter pour devenir chauffeur de tuk-tuk. C’est la saison basse. On n’ose imaginer ce que c’est lorsque c’est la saison haute. Tant mieux pour nous, c’est donc plus tranquille. En passant, le paiement d’un enseignant par jour pour ses services extra d’aide aux élèves est de 1,000 riels par jour. Comme notre chauffeur a trois enfants, cela revient tout de même à 75 sous par jour. Connaissant leur salaire…. Il m’apprend aussi qu’en fait ils doivent payer pour le costume des enfants ainsi que pour le transport.

     

    Mon dieu qu’il aurait été plus intéressant que Suy, gentil, mais parlant peu l’anglais, donc très peu volubile.

     

    Sachant que la chaleur ira en augmentant, n’ayant qu’une camisole sport, je me vois dans l’obligation d’acheter quelques camisoles au marché. Steve, cela fait déjà un certain temps qu’il en cherche. On trouve pour tous les deux. 4$ chacune x 4 = 16$. Le deal du vendeur est de 15$ soi-disant que la grandeur xxl est plus dispendieuse. On paie 12$ en ne lui laissant pas trop de chance.

     

     

     

    Marché pas trop intéressant, enfin, pour nous. Retour à l’hôtel pour pas cher 2$, me semble que cela valait 3$. En s’y rendant, que vois-je? Des sacs de mon fruit de lotus. Stop chauffeur! Je me rends à pied, reviens… Steve me dit : Tu ne voulais pas en acheter deux sacs? Ah! J’y retourne! Je me suis fourrée dans les prix et j’ai donné un dollar de trop. Je comprends donc qu’elle était prête à me préparer d’autres sacs.

     

    Retour hôtel. Et voila que l’autre surprise de l’endroit m’attend. Nous sommes sur le balcon de notre 4e étage de notre nouvelle chambre. Nous cherchons pour un hébergement à Koh Chang, île de la Thaïlande. Je vois passer quelque chose de gros. À peu près certaine que c’est un rat. Steve retourne à la chambre. La bête revient, me voit, hésite, retourne sur ses pas, revient et se lance devant moi, c’est bien un rat. Shit!

     

    Je finis mon wifi dans le lobby.

     

     

     





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